Les élus Cgt ont interrogé les salariés sur leurs intentions d’utilisation du PERCO proposé par la Direction. 80 % ne sont pas intéressés. Confiscatoire pour 90 % des salariés, il ne bénéficie qu’à quelques-uns.
Les gagnants…
La Banque. Ce que PALATINE met au pot, elle le récupère très largement. Ce type de produit permet à la banque de bénéficier de nombreuses défiscalisations. De plus, la signature des NAO par la SNB en échange du PERCO privent les salariés d’augmentations de salaire. Quant aux jours de CET (Compte Epargne Temps) placés en PERCO, ils sortent des provisions obligatoires de l’entreprise.
Les dirigeants de l’entreprise. Ils vont pouvoir grâce à ce produit mettre jusqu’à 25 % de leurs revenus dans un produit fiscalement très intéressant pour eux, ce qu’ils ne peuvent pas faire avec le PEE actuel.
Les salariés proches de la retraite et ayant une capacité d’épargne élevée. Ils pourront se payer un produit de défiscalisation rapide.
Enfin, Natixis qui va engranger sur le dos des bénéficiaires en appliquant les tarifs maximaux de droits et commissions. C’est l’argent des NAO qui part en grande partie dans ses caisses.
Les perdants…
Tous les salariés dont la date de départ à la retraite n’est pas proche et qui se risqueraient à mettre dans un produit sans terme leurs économies futures et, surtout, leur capital retraite.
Les salariés qui ne choisiront pas de prendre le risque d’investir leur avenir dans un produit aussi risqué. Ils payeront quand même 3 fois. Comme salariés, ils seront privés des augmentations de salaire à cause de la mise en place du PERCO. Comme contribuable, ils seront mis à contribution par l’impôt et les taxes pour compenser les cotisations retraites et sociales qui ne rentreront plus. Enfin comme retraités, le montant des rentes sur ce type de produit sera compensé dans le montant des retraites par répartition.
Les systèmes de retraite par répartition et les systèmes de couverture sociale. C’est parce qu’il y a des produits de défiscalisation de ce type que l’argent ne rentre plus dans les caisses de retraite. Ils sont destinés aux personnes les plus aisées.
La Cgt a dit non au projet de la Direction imposé par NATIXIS (Natixis interépargne choisi sans appel d’offre et sans négociation des conditions).
Un peu d’histoire…
Les plus jeunes pourraient penser qu’un placement proposé par l’employeur est certainement une bonne affaire, ou a minima une affaire sécurisée. Surtout lorsque l’entreprise ou le groupe sont parties prenantes. Pourtant…
19 octobre 1987 le lundi noir : ce krach boursier (-40 % dans la journée) correspond au jour de l’introduction en bourse d’Indosuez, maison mère de la Banque Vernes, future Banque Palatine. Depuis des mois, l’employeur incite dans de grandes réunions collectives les salariés à acheter un maximum d’actions. Il met même en place des prêts personnels permettant d’acheter 5 fois sa mise de départ avec un plafond à 600.000F (150.000€ actualisés). Le lendemain du krach, la banque annonce qu’elle ne prendra aucune mesure permettant aux salariés de porter leurs actions le temps que le cours remonte. De nombreux collègues ont vu ce jour-là les économies de toute une vie raflées par décision de leur employeur. D’autres se sont retrouvés endettés au point de devoir vendre leur patrimoine pour rembourser… leur patron. Certains ne s’en sont jamais remis, et l’esprit d’appartenance en a quelque peu souffert.
NATIXIS : de 19,55€ à… 0,80€ !
Plus récemment, l’introduction en bourse de Natixis a également ratissé pas mal de salariés. La direction faisait valoir « l’esprit Groupe » pour les inciter à devenir actionnaires. Vanté dans le personnel et dans les médias comme devant se valoriser de 15 % dans l’année, le titre introduit autour de 20€ dévisse immédiatement de 90 %. Certains clients sont ruinés… les salariés y ont laissé leurs plus belles plumes. Ce qui n’empêchera pas la direction de les inciter à remettre au pot… le titre ne pouvant pas structurellement, selon elle, valoir moins de 16€. On connait la suite de la cotation. Les syndicats avaient appelé les salariés à la plus grande méfiance.
On ne peut pas plumer deux fois de suite le même poulet, il faut au moins lui laisser le temps de se refaire une beauté financière.
Peut-être considèrent-ils que le temps est venu ?
Compte tenu de tous ces inconvénients, on aurait pu s’attendre à ce que le PERCO PALATINE soit satisfaisant sur le plan financier. Il n’en est rien…
- Versement d’amorçage de 75€ (sur 386€ légalement possibles),
- Aucun versement d’entreprise périodique (772€ annuels possibles),
- Un abondement de 20 % sur… 10 jours de CET ! alors qu’il est possible d’abonder jusqu’à 300 % de l’ensemble des versements des salariés avec un plafond de plus de 6.000€ !