En 2011, un documentaire, « la gueule de l’emploi », filmait les procédures de recrutement des commerciaux du GAN et révélait au grand public les méthodes aussi humiliantes qu’inefficaces de l’entreprise. Sa diffusion sur France 2 provoquait immédiatement un émoi général et un mea culpa confus de la direction.
Dix ans plus tard, GAN Assurance semble vouloir renouer avec ses vieux démons et se singularise à nouveau en cumulant plusieurs dossiers de contentieux social : le dernier en date, une situation de risques graves concernant les salariés de la DRH.
DES SALARIES EN DETRESSE
Faisant suite aux appels à l’aide de plusieurs salariés en souffrance d’une même direction, la délégation CGT a déclenché un droit d’alerte en mars 2021, conformément à ce que lui octroie la loi. S’en est suivi un CSE extraordinaire en vue de faire démarrer une expertise indépendante sur le sujet.
LA DIRECTION JUGE ET PARTIE
Cette expertise a été votée par l’ensemble des syndicats. Le cabinet désigné, SECAFI, a procédé par entretien auprès des 40 salariés de la DRH. Il a ainsi établi la réalité du risque et son lien avec les nombreux changements (culturels, techniques, managériaux) qui ont été imposés récemment à ces salariés dans un contexte de dégradation générale de la relation de travail.
SECAFI, en tant qu’expert agréé et indépendant, a fait également part de préconisations destinées à corriger les risques constatés. Mais la direction n’a pas accepté leur mise en œuvre, et ce pour une bonne raison : ses représentants sur ce dossier sont pour partie ceux que désigne le rapport d’expertise comme étant à la base de la situation actuelle de RPS au sein de la DRH .
LA CGT NE LAISSERA PAS CETTE SITUATION EN L’ETAT
Depuis le lancement de l’alerte, et alors même qu’une expertise atteste de la réalité du risque, la situation de RPS perdure au sein de la DRH, provoquant un nombre sans cesse croissant d’arrêts maladie et de démissions. La CGT Gan Assurances dénonce à ce titre une direction qui fait fi de son obligation d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ses salariés (article L. 4121-1 du Code du travail).
Légalement, le désaccord sur les mesures à prendre aurait dû amener la direction à saisir l’Inspection du Travail. Elle ne l’a pas fait, attestant en l’espèce de sa volonté d’enliser le sujet. En réaction, ce sont les syndicats dont la CGT qui ont pris l’initiative de se rapprocher de l’Inspecteur du Travail afin qu’il mette en demeure la direction du GAN d’enfin agir sur ce dossier.
Par ailleurs, par l’entremise des élus CGT, le CSE a voté favorablement une résolution en vue d’engager une procédure pénale contre la direction au regard de ce qu’il considère comme des manquements à la loi. Le dialogue social est rompu depuis de nombreux mois au sein de l’entreprise, pas moins de 4 procédures pour délit d’entrave sont en cours, la Direction de Gan Assurances semble vouloir continuer à agir en toute impunité au détriment des salariés, sous couvert d’une Direction Groupe qui ne répond toujours pas aux alertes et sollicitations de la CGT Gan Assurances.