Le Groupe CM11/CIC se targue de se placer en pointe dans la mise en place de nouvelles technologies. C’est encore le cas aujourd’hui avec le projet baptisé « WATSON » qui se fait en collaboration avec IBM.
Cette innovation, aussi considérée comme une « intelligence artificielle », suscite bien entendu tout l’intérêt de la CGT qui s’interroge quant à ses répercussions sur l’emploi et les conditions de travail. La démarche de la CGT a donc été de tout faire pour obtenir le plus haut niveau d’information et de compréhension. Face à cette détermination la direction cherche à faire obstacle et souhaite en rester à une communication minimale qui ne prend pas en compte les effets réels attendus pour les salariés.
La Direction s’oppose
La Direction du Groupe s’obstine et persiste à nier la réalité des impacts sur l’emploi et les conditions de travail. Elle tient à présenter « WATSON » comme une simple évolution technologique. La CGT ne l’a pas entendu de cette oreille. Sous son impulsion, le CHSCT du CIC Ile de France a donc, en toute logique et responsabilité, décidé de diligenter une expertise afin d’apporter aux élus et représentants des salariés toutes les informations indispensables et de mieux cibler les potentialités et les changements à venir. Décision inacceptable pour la direction qui a tenté de faire annuler, par voie judiciaire, la désignation d’un expert.
Le CHSCT est dans son droit
Le Tribunal de Grande Instance de Paris dans son verdict du 3 novembre 2016 a validé la désignation faite pat le CHSCT. Dans ses conclusions, le Tribunal reprend les arguments mis en avant par le CHSCT. Nous en reprenons ci-dessous les éléments essentiels :
Cette technologie informatique va concerner un nombre important d’agents (+ de 1000 salariés) dans un premier temps et constitue un investissement conséquent pour le Groupe (30 millions sur 5 ans).
Au plan qualitatif, il ne s’agit pas de la simple adaptation de logiciels préexistants mais bien d’une technologie nouvelle, cognitive dont les potentialités sont difficiles à appréhender compte tenu de son caractère innovant.
L’impact sur les conditions de travail sera réel et important car l’outil possède la capacité de s’enrichir au fil du temps. Il sera progressivement en mesure de réaliser des tâches plus ou moins simples qui font actuellement partie intégrante du métier de Chargé de Clientèle. Il y aura donc une incidence sur le contenu et la qualification du susdit métier.
Enfin le TGI note que « WATSON » est porteur de fonctionnalités et de capacités dont les limites sont encore mal définies compte-tenu de l’aspect apprenant et évolutif de ce type de technologie.
Si le Groupe CM11/CIC semble plus en avance sur ces nouvelles technologies que d’autres réseaux, nous savons que dans toutes les entreprises de nos secteurs, la même logique est à l’œuvre. Le jugement du TGI de Paris apparaît donc comme un point d’appui pour les équipes CGT afin de faire valoir le droit à une information complètes des Instances Représentatives du Personnel, et donc des salariés. C’est un outil pour faire barrage aux velléités de directions qui cherchent systématiquement à minimiser les conséquences de leurs choix stratégiques. Nous vous engageons à vous procurer le jugement auprès de la FSPBA.