Pour se constituer leur retraite, les cadres et assimilés cotisent, sur la partie de leur salaire inférieure ou égale au plafond de la Sécurité sociale, à un régime de base (CNAV ou MSA) ainsi qu’à l’ARRCO, le régime complémentaire de l’ensemble des salariés du privé. Au-dessus de ce seuil, ils cotisent exclusivement à l’AGIRC, le régime complémentaire des cadres. Les retraites complémentaires AGIRC et ARRCO représentent environ 50 % de la retraite des cadres.
Les négociations de 2015 ont pour objectif de rétablir les équilibres financiers de l’AGIRC et de l’ARRCO, ébranlés par le chômage, l’austérité salariale et le refus de mettre les revenus financiers à contribution. À ceci s’ajoute le refus persistant du MEDEF d’accroître les ressources des régimes à hauteur des besoins. La CGT et son Ugict proposent de débattre des propositions qu’elles portent, avec les autres organisations syndicales et les salariés. Faisons nous entendre pour que cette négociation débouche sur un accord qui garantisse et conforte les droits à retraite !
Une négociation polarisée autour de deux possibilités
Baisser,le droit à la retraite, comme le veut le MEDEF ou augmenter les ressources pour financer des retraites de qualité comme le proposent les syndicats et notamment la CGT. Les reculs voulus par le Medef n’ont rien d’inéluctable. Augmenter les salaires, faire baisser le chômage ou mettre les revenus financiers à contribution permettrait de financer des retraites de haut niveau. Dans le cadre des négociations, la CGT et son Ugict font 3 propositions immédiatement applicables qui permettent de résorber les déficits et de préserver le niveau des pensions. Nous avons demandé aux services de l’AGIRC et de l’ARRCO de les chiffrer.
Les chiffres
L’égalité salariale entre les femmes et les hommes ; progressivement réalisée, elle permettrait un accroissement des cotisations tel que tout déficit serait effacé à l’ARRCO. Quant au déficit de l’AGIRC, il serait réduit d’ici 2040 de 46 % .
L’alignement des taux de cotisation appliqués pour la retraite au-dessus du plafond de la Sécurité sociale sur ceux pratiqués en-dessous : soit une augmentation de 0,93 point de la part salariale des cotisations AGIRC pour rétablir l’équilibre financier. Par exemple, cela représente pour un salaire mensuel de 4 000 € brut, 7, 40 € de plus cotisés chaque mois. Cette mesure suffirait à rétablir l’équilibre financier de l’AGIRC.
L’instauration d’une cotisation strictement patronale, au taux de 10 %, sur les éléments de rémunération non soumis à cotisation dans les régimes complémentaires (intéressement, participation, épargne salariale, etc.) : d’ici 2040 les déficits de l’AGIRC seraient réduits de 24 % et de 74 % pour l’ARRCO.